Mariam et l’Encyclique Laudato Si’

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Le 10 avril 1873, Jeudi Saint, Sœur Marie de Jésus Crucifié raconte un rêve (Vie merveilleuse, p. 11) de la nuit. Elle était dans un jardin clos. « Un mur immensément haut l’empêchait de passer dans un autre » jardin où se dressait un autel. C’est là qu’elle désirait aller. Alors, raconte-t-elle, elle cria « vers le Seigneur, et ce mur si haut est tombé devant moi. Je suis passée dans un jardin tout couvert de fleurs magnifiques, et mon cœur était attiré vers l’autel ; mais une chaîne de fer bien pesante passée à mon cou me retenait immobile ; je ne pouvais bouger. Alors, j’ai crié : Seigneur, venez à mon aide, à mon secours ! Et la chaîne de fer est tombée en farine, un rayon de lumière m’a attirée vers l’autel. »

Ce mur qui rend visible des murs intérieurs, permettant d’en prendre conscience, et donnant, paradoxalement, l’espoir de peut-être les dissoudre un jour, est une réalité sur bien des sols. A Bethléem-même, il a poussé. Mais avec Mariam, nous savons qu’un jour, il tombera et un rayon de soleil nous guidera vers le salut. Mariam l’exprime tellement mieux que cela, avec sa poésie. Dans sa Lettre encyclique Laudato Si’, notre Très Saint-Père souligne que l’art est un don qui ensemence (2e chapitre, I, 63), qui porte guérison.

Le même jour, après la Sainte Communion, bien éveillée, Mariam chante (Vie merveilleuse, p. 12) : « Le Seigneur a visité sa terre, et de sèche et de stérile qu’elle était elle est devenue humide et fertile en sa présence ! La rosée du seigneur est tombée, et l’herbe et la verdure ont poussé. L’arbre contre lequel j’étais est devenu doux comme la plume, mes forces me sont revenues, mes mains et mes pieds se sont affermis et pouvaient me porter, ma chair est devenue comme celle d’un enfant, mes nerfs sont devenus flexibles, mes os se sont fortifiés, la moelle de mes os est devenue douce comme la pâte, mes cheveux se sont ramollis et sont tombés sur ma tête, mes oreilles se sont ouvertes pour entendre les douces paroles du Seigneur, ma langue s’est déliée pour chanter ses louanges, une douce rosée a rafraîchi ma bouche, mes dents se sont desserrées et ont laissé passer l’air pour respirer à l’aise, mes lèvres, qui s’étaient desséchées, sont devenues tendres pour prononcer un cantique d’action de grâces au Seigneur, mon nez s’est ouvert et a respiré l’odeur suave du Bien-Aimé, tout mon corps s’est reposé et fortifié. Et j’ai dit : Seigneur, gardez-moi toujours dans votre amour comme l’enfant est gardé dans les entrailles de sa mère ; il a tout !... Et moi, Seigneur, si vous me gardez dans votre amour, il ne me manquera rien, je ne désire autre chose qu’être en vous, je ne veux jamais sortir de vous, et comme l’enfant commence à être fragile et misérable dès qu’il sort du sein de sa mère, moi aussi je serais malheureuse si je sortais de vous. Gardez-moi, Seigneur, dans votre sein. Gardez-moi dans les entrailles de votre amour ! » Les larmes de Mariam inondent son visage d’enfant.

Oh, « il suffit d’un être humain bon pour qu’il y ait de l’espérance ! » écrit notre pape (2e chapitre, II, 71). Mariam continue de nous faire espérer et, avec elle, d’autres chantent le jardin du monde qu’il nous faut garder, c’est-à-dire « protéger, sauvegarder, préserver, soigner, surveiller. Cela implique une relation de réciprocité responsable entre l’être humain et la nature » (id., II, 67). Oui, la terre est bonne !

En 1873, Mariam est au carmel de Pau. Elle est le rossignol des lieux, elle chante, chante : « Seigneur, je suis comme le petit poussin que le milan a attrapé ; il l’a presque écrasé, mais le pauvre petit s’est enfuyé sous l’aile de sa mère pour être en sûreté. Moi aussi, j’ai été dans l’angoisse, la tristesse, la douleur ; mes os ont été disloqués, la moelle de mes os s’est aigrie au-dedans de moi, ma chair a été broyée ! J’ai tourné mon regard vers mon Père et il m’a regardée, et ce regard m’a guérie, la moelle de mes os qui était aigrie est devenue douce comme le sucre, mes os se sont raffermis et sont devenus comme si j’avais quinze ans ; ma chair a tressailli d’allégresse et tout mon être aussi.
J’ai couru vers mon Père et mon Roi, et mon Roi aussi est venu vers moi, et j’étais comme le petit poussin sous l’aile de sa mère. Et je regardais mes ennemis à travers les plumes de l’aile de mon Père et mon Roi sans rien craindre, j’étais en sûreté. Je suis entrée avec le Roi et je suis sortie avec le Roi. Et mes ennemis, me voyant, étaient dans l’étonnement et ils disaient : « non, ce n’est pas elle, mais une autre… Et cependant, oui, c’était moi, c’est moi, parce que le Très-Haut m’a prise sous les ailes de sa protection. Et je suis entrée avec le Roi. Et, en me voyant, mes ennemis étaient saisis et les genoux ployaient sous eux et ils tombaient et je marchais sur leur tête… » (Vie merveilleuse, p. 4).

Mariam est cette créature si petite, ce « petit rien », cette fragilité qui « chante l’hymne de son existence » (2e chapitre, IV, 85) dans le soleil du printemps, celui de l’été, de l’automne, de l’hiver. Sa vie fut un chant, sa personne l’instrument du Seigneur, sa lyre. Le Psaume 72 (71), de Salomon, surgit dans notre cœur comme il devait bien se manifester dans le sien, depuis l’enfance levantine dans les célébrations de l’église melkite.

« Grâce à la justice, que montagnes et collines
portent la prospérité pour le peuple !
Qu’il fasse droit aux humbles du peuple,
Qu’il soit le salut des pauvres,
Qu’il écrase l’exploiteur !
Que l’on te craigne,
Tant que soleil et lune brilleront,
Jusqu’au dernier des siècles !
Qu’il descende, comme l’averse sur les regains,
Comme la pluie qui détrempe la terre !
Pendant son règne, que le juste soit florissant,
Et grande la prospérité,
Jusqu’à la fin des lunaisons ! (…)
Oui, il délivrera le pauvre qui appelle,
et les humbles privés d’appui.
Il prendra souci du pauvre et du faible ;
Aux pauvres, il sauvera la vie :
Il les défendra contre la brutalité et la violence,
Il donnera cher de leur vie.
Qu’il vive ! On lui donnera l’or de Saba,
On priera pour lui sans relâche,
On le bénira tout le jour !
Qu’il y ait dans le pays,
Et jusqu’au sommet des montagnes,
Une étendue de champs,
Dont les épis ondulent comme le Liban,
Et de la ville, on ne verra qu’un pays de verdure.
Qu’il se fasse un nom éternel,
Qu’il le propage sous le soleil,
Afin qu’on se bénisse l’un l’autre en le nommant
Et que toutes les nations le disent bienheureux.
Béni soit le Seigneur Dieu (…)
»
(Psaume 72 (71), 3-7, 12-18)

Un défunt prêtre des montagnes aimait à dire que le vrai blason de l’homme était ce qu’il y avait derrière le blason, c’est-à-dire le cœur. De lui fusent la tendresse et la compassion, en particulier pour l’être vivant que la détresse déchire, et non de la raison qui ne peut amener que des schémas vides. Notre Très Saint-Père, dans sa lettre encyclique sur la Sauvegarde de la Maison commune, avec Mariam et le psalmiste, ne nous murmure pas autre chose.

Farah MEBARKI

Lire l'Encyclique Laudato Si'


Mariam and the encyclical Laudato Si’

The 10 of April, 1873, Holy Thursday, Sister Mariam of Jesus Crucified related a dream which she had at night (Marvelous Life). She was in an enclosed garden. A very high thick wall made it impossible for her to pass over to another garden in which there was an altar. She wished to go there. Thus, she tell us, that she shouted to the Lord, and "this high wall fell down in front of me. I went over to a garden covered with beautiful flowers, and my heart felt drawn to the altar; but a heavy iron chain around my neck made me immobile. Then I cried out: Lord, come to my assistance, help me! And the iron chain, transformed to dust, fell off, a ray of light drew me to the altar."

This wall which makes visible our interior walls is a very concrete reality, permitting us to become conscience of it, paradoxically giving hope of perhaps breaking them down some day. In Bethlehem itself, one has been built. But with Mariam, we know that one day it will fall and a ray of light will guide us to salvation. Mariam, in her own poetic way, expresses all this better. In the Encyclical letter, Laudato Si, our Holy Father points out that art is a gift which sows (Ch. 2, I, 63), which brings healing.

That same day, after Holy Communion, still awake, Mariam sang (Marvelous Life): "The Lord has visited his land, and from dry and sterile, has made it damp and fertile in His presence! The dew of the Lord fell and the green plants sprouted. The tree against which I was leaning became soft like a feather, strength returned to me, my hands and feet were strengthened and could guide me, my flesh became like that of a child, my nerves became flexible, my bones became strong, the marrow of my bones became soft like dough, my hair was softened and fell over my head, my ears became attentive to hear the sweet words of the Lord, my tongue was loosened to sing His praises, a soft dew refreshed my mouth, my teeth were relaxed letting the air pass to breath easily, my lips, which had been dry, became soft to pronounce a song of gratitude to the Lord, my nose opened up and drew in the soft fragrance of the Beloved, my whole body was in repose and fortified. And I said: Lord, protect me always in your love like a child safe in the womb of his mother; there he has everything!... Lord, if you protect me in you love, nothing will be lacking to me. I desire nothing but to be in You, I want to never leave You, and like a child becomes fragile and miserable which he comes out of the womb of his mother, I also will be unhappy if I leave you. Lord, keep me in your bosom. Keep me in the depths of your love!" The tears of Mariam bathed her childlike face.

Oh, "A good man is sufficient that there be hope!" writes our Pope (Lauato Si, Ch. 2, II, 71). Mariam continues to give us hope and with her, others also sing in the world we have to care for, that is, "protect, keep, preserve, care for and watch over. This implies a reciprocal, responsible, relation between human beings and nature" (id. II, 67). Yes, the earth is good!

In 1873, Mariam was in the Carmelite monastery of Pau. She was nightingale of the place, she sang and sang:  “Lord, I am like a little chicken which the evil one has caught; he has almost crushed it, but the small, poor thing fled to hide beneath the wings of its mother to be safe. I too. I have been anguished, sad, suffering; my bones are dislocated, the marrow of my bones became bitter within me, my flesh has been crushed! I looked at my Father, and He looked at me; his gaze healed me, the marrow of my bones which was bitter has become sweet like sugar, my bones have become strong and became as though I were fifthteen years old; my flesh and my whole being was filled with joy.
I ran toward my Father and my King, my King also came to me, and I was like a little chicken beneath the wings of its mother. I looked at my enemies through the feathers of the wings of my Father and my King with no fear, I was safe. I entered with the King and I went out with the King. And my enemies, when they saw me, they were surprised and said; No, that's not her, but another. Nevertheless, yes, it was myself, I am because the Most High has taken me beneath protecting wings. And I enter with the King. When they see me, my enemies were caught and their knees weakened and they fell down and I walked over their heads" (Marvelous Life).

Mariam was a creature so small, that "little nothingness", this fragility which sang "the hymn of her existence" (Laudato Si, Ch. 2, IV, 85) in the sun of Springtime, of the Summer, of Fall and of Winter. Her life was a song, her person the instrument of the Lord, his harp.

Psalm 72 (71) of Solomon echoes in our hearts; it echoed in hers from her tender youth in the celebrations of the Melkite Chuch.

Let the mountains bear prosperity for the people,
and the hills, in righteousness!
May he defend the cause of the poor of the people,
give deliverance to the needy, and crush the oppressor!
May he live while the sun endures,
and as long as the moon, throughout all generations!
May he be like rain that falls on the mown grass,
like showers that water the earth!
In his days may righteousness flourish,
and peace abound, till the moon be no more!
For he delivers the needy when he calls,
the poor and him who has no helper.
He has pity on the weak and the needy,
and saves the lives of the needy.
From oppression and violence he redeems their life;
and precious is their blood in his sight.
Long may he live, may gold of Sheba be given to him!
May prayer be made for him continually,
and blessings invoked for him all the day!
May there be abundance of grain in the land;
on the tops of the mountains may it wave;
may its fruit be like Lebanon;
and may men blossom forth from the cities like the grass of the field!
May his name endure for ever,
his fame continue as long as the sun!
May men bless themselves by him, all nations call him blessed!
Blessed be the LORD, the God of Israel, who alone does wondrous things.

(Psalm 72 (71), 3-7, 12-18)

A deceased priest from the mountains liked to say that the true human shield was the one behind the shield, that is, the heart. From it arises tenderness and compassion, especially for living beings who suffer anguish, and not from the head which only offers empty schemes. Our holy Father in Encyclical about the care of our common house, together with Mariam and the psalmist, do not whisper anything different.

Farah MEBARKI

To read the Encyclical Laudato Si'


Mariam e l’enciclica Laudato Si’

Il 10 aprile 1873, Giovedì Santo, Suor Maria di Gesù Crocifisso racconta un sogno della notte (Vita meravigliosa). Era in un giardino chiuso. "Un muro immensamente alto le impedisce di passare in un altro" giardino in cui si erge un altare. È lá che lei desidera andare. Allora, racconta, grida "verso il Signore e quel muro così alto è caduto davanti a me. Sono entrata nell'altro giardino ricolmo di fiori magnifici, e il mio cuore era attratto verso l'altare; ma una catena di ferro molto pesante attorcigliata al mio collo mi bloccava nell'immobilità; non potevo muovermi. Allora ho gridato: Signore, vieni in mio aiuto, soccorrimi! E la catena di ferro si è frantumata diventando farina, un raggio di luce mi ha attirato verso l'altare".
Il muro che porta alla luce i muri interiori, permettendo di prenderne coscienza, e donando, paradossalmente, la speranza di poterli abbattere un giorno, è una realtà in che si manifesta a molti livelli. Anche a Betlemme ne hanno costruito uno. Ma con Mariam, noi sappiamo che un giorno cadrà e un raggio di sole ci guiderà verso la salvezza. Mariam esprime tutto ciò molto meglio con le sue poesie. Nella lettera enciclica Laudato Sì', il Santo Padre sottolinea che l'arte è un dono che semina (2° cap. I, 63), che guarisce.

Lo stesso giorno, dopo la Comunione, molto lucida, Mariam canta (Vita meravigliosa) : "Il Signore ha visitato la sua terra e, alla sua presenza, da secca e sterile che era, è diventata umida e fertile! È caduta la rugiada del Signore e l'erba e le verdure sono spuntate. L'albero cui mi appoggiavo, è divenuto morbido come la piuma, le mie forze hanno preso vigore, le mie mani e i miei piedi si sono consolidati e potevano sostenermi, la mia carne è diventata come quella di un bambino, i miei muscoli sono diventati elastici, le mie ossa si sono tonificate, il midollo delle mie ossa è diventato dolce come un paté, i miei cappelli si sono ammorbiditi e si sono sciolti sulla mia testa, le mie orecchie si sono aperte per ascoltare le dolci parole del Signore, la mia lingua si è aperta per cantare le sue lodi, una dolce rugiada ha rinfrescato la mia bocca, i miei denti si sono disserrati e hanno lasciato passare l'aria per respirare al bisogno, le mie labbra, che si erano disseccate, sono diventate morbide per pronunciare un cantico di ringraziamento al Signore, il mio naso si è aperto e ha respirato l'odore soave del Bene-amato, tutto il mio corpo si è riposato e fortificato. E ho detto: Signore, mantenetemi sempre nel vostro amore come il fanciullo che é custodito nelle viscere di sua madre; egli ha tutto! E a me, Signore, se voi mi conservate nel vostro amore, non mancherà nulla, non desidero altro che essere in Voi, non vorrò mai uscire da Voi, e come il fanciullo si sente fragile e povero quando esce dal ventre di sua madre, anch'io sarò infelice se uscirò da Voi. Custoditemi nel vostro seno. Conservatemi nelle viscere del vostro amore!". Le lacrime di Mariam inondano il suo viso infantile.

Oh, “Basta un uomo buono perché ci sia speranza!”, scrive il Papa (2° cap. II, 73). Mariam continua a farci sperare, e, con lei, altri cantano il giardino del mondo che dobbiamo custodire, cioè “proteggere, curare, preservare, conservare, vigilare. Ciò implica una relazione di reciprocità responsabile tra essere umano e natura” (id. II, 67). Sì, la terra è buona!

Nel 1873, Mariam è presso il Carmelo di Pau, è l'usignolo del luogo. È un usignolo che canta, canta: "Signore, io sono come il piccolo pulcino che l’aquilone ha catturato; lo ho quasi schiacciato ma il povero piccolo si è rifugiato sotto l'ala di sua madre per mettersi al sicuro. Anch'io ero nell'angoscia, nella tristezza, nel dolore; le mie ossa sono lussate, il midollo delle mie ossa è inacidito dentro di me, la mia carne è macinata! Ho rivolto lo sguardo verso mio Padre, Lui mi ha guardato, il suo sguardo mi ha guarito, il midollo delle mie ossa da acido che era  è diventato dolce come lo zucchero, le mie ossa si sono rassodate e sono diventate come quando avevo quindici anni; la mia carne e tutto il mio essere sussultano di gioia.
Corro verso il Padre mio e mio Re, e il mio Re mi è venuto incontro, e io ero come il piccolo pulcino sotto l'ala di mia madre. Spiavo i miei nemici attraverso le piume delle ali del mio Padre e del mio Re senza alcun timore, mi sentivo al sicuro. Sono entrata con il mio Re e sono uscita con il mio Re. E i miei nemici, vedendomi, erano stupiti e dicevano: "no, non è lei, è un'altra persona ...".

"Invece ero io, ero proprio io, perché l'Altissimo mi ha preso sotto le ali della sua protezione. E sono entrata con il mio Re. E, vedendomi, i miei nemici sono stati ghermiti e piegando le ginocchia cadevano e io camminavo sulle loro teste" (Vita meravigliosa).

Mariam è una creatura così piccola, un "piccolo niente", l'essere fragile che "canta l'inno della sua esistenza" (2° cap. IV, 85) nel sole di primavera, dell'estate, dell'autunno, dell'inverno. La sua vita è un canto, la sua persona uno strumento del Signore, la sua lira. Il Salmo 72 (71), di Salomone, sgorga dal nostro cuore come si manifestava bene nel suo, dopo l'infanzia levantina nelle celebrazioni melkite.
  
Le montagne portino pace al popolo
e le colline giustizia.
Ai miseri del suo popolo renderà giustizia,
salverà i figli dei poveri
e abbatterà l’oppressore.
Il suo regno durerà quanto il sole,
quanto la luna, per tutti i secoli.

Scenderà come pioggia sull’erba,
come acqua che irrora la terra.
Nei suoi giorni fiorirà la giustizia
e abbonderà la pace,
finché non si spenga la luna.
E dominerà da mare a mare,
dal fiume sino ai confini della terra.
(…)

Egli libererà il povero che grida
e il misero che non trova aiuto,
avrà pietà del debole e del povero
e salverà la vita dei suoi miseri.
Li riscatterà dalla violenza e dal sopruso,
sarà prezioso ai suoi occhi il loro sangue.

Vivrà e gli sarà dato oro di Arabia;
si pregherà per lui ogni giorno,
sarà benedetto per sempre.
Abbonderà il frumento nel paese,
ondeggerà sulle cime dei monti;
il suo frutto fiorirà come il Libano,
la sua messe come l’erba della terra.

Il suo nome duri in eterno,
davanti al sole persista il suo nome.
In lui saranno benedette
tutte le stirpi della terra
e tutti i popoli lo diranno beato.
Benedetto il Signore …

(Salmo 72 [71], 3-7, 12-18)

Un defunto sacerdote delle montagna amava dire che il vero scudo dell'uomo è quello che ha dietro lo scudo, cioè il cuore. Dal cuore nascono la tenerezza e la compassione, in particolare per l'essere vivente lacerato dallo sconforto, e non dalla ragione che non può produrre che vane promesse. Il Santo Padre, nella sua lettera enciclica sulla salvaguardia della casa comune, con Mariam e con il salmista, non ci sussurra altro che questo.

Farah MEBARKI


Leggere  l’enciclica Laudato Si’


Mariam y la Encíclica Laudato Si’

El 10 de abril de 1873, Jueves Santo, Hna. Mariam de Jesús Crucificado narra un sueño nocturno (Vida Maravillosa). Ella estaba en un jardín cerrado. "Un muro inmenso y alto le impedía pasar a otro" jardín en el cual había un  altar. Es allí donde deseaba ir. Entonces, cuenta ella, que gritó "al Señor, y ese muro tan alto cayó delante de mí. Yo pasé a un jardín cubierto de hermosas flores, y mi corazón se sentía atraído hacia el altar; pero una pesada cadena de hierro colocada alrededor de mi cuello me retenía inmóvil; no podía moverme. Entonces grité: Señor, ven en mi ayuda, socórreme! Y la cadena de hierro cayó transformada en polvo, un rayo de luz me atrajo hacia el altar".

Este muro que hace visible los muros interiores, permitiendo tomar conciencia de ello y dando, paradojalmente, la esperanza de tal vez abatirlos un día, es una realidad bien concreta.  En el mismo Belén, se ha construido uno. Pero con Mariam, sabemos que un día él caerá y un rayo de sol nos guiará a la salvación. Mariam, con su poesía tan propia, expresa todo ello mucho mejor. En su carta encíclica Laudato Si' nuestro Santo Padre señala que el arte es un regalo que siembra (segundo capítulo, I, 63), que porta sanación.

El mismo día, después de la Santa Comunión, ya bien despierta, Mariam canta (Vida Maravillosa): "El Señor ha visitado su tierra, y de seca y estéril que estaba  se volvió húmeda y fértil en su presencia! El rocío del Señor cayó, y la hierba verde brotó. El árbol contra el cual me apoyaba se volvió suave como una pluma, la fuerza volvió a mí, mis manos y pies se fortalecieron y podían conducirme, mi carne se volvió como la de un niño, mis nervios se volvieron flexibles , mis huesos se fortalecieron, la médula de mis huesos se volvió suave como una pasta, mi cabello se suavizó y caía sobre mi cabeza, mis oídos se volvieron atentos para escuchar las dulces palabras del Señor, mi lengua se soltó  para cantar sus alabanzas, un suave rocío ha refrescado mi boca, mis dientes se relajaron dejando pasar el aire para respirar tranquilamente, mis labios, que se habían secado, se volvieron suaves para pronunciar un cántico de acción de gracias al Señor, mi nariz se abrió y respiró la suave fragancia del Amado, todo mi cuerpo se reposó y fortaleció. Y yo dije: Señor, protégeme siempre en tu amor así como el niño está protegido en el vientre de su madre; él lo tiene todo! ... Y yo, Señor, si me proteges en tu amor, nada me faltará, yo no deseo más que estar en ti, nunca quiero salir de ti, y como el niño comienza a ser frágil y miserable cuando sale del vientre de su madre, yo también seré infeliz  si yo salgo de ti. Mí, Señor guárdame en tu seno. Guárdame en las profundidades de tu amor!” Las lágrimas de Mariam bañaron su rostro de niña.

Oh, "¡Basta un hombre bueno para que haya esperanza!" escribe nuestro Papa (Laudato Si’ capítulo 2, II, 71). Mariam sigue dándonos esperanza y con ella, otros cantan también el jardín del mundo que tenemos que cuidar, es decir "proteger, custodiar, preservar, guardar, vigilar. Esto implica una relación de reciprocidad responsable entre el ser humano y la naturaleza"(id., II, 67). ¡Sí, la tierra es buena!

En 1873, Mariam está en el Carmelo de Pau. Ella es el ruiseñor del lugar, ella canta, canta: "Señor, yo soy como el pollito que el malvado ha atrapado; casi lo ha aplastado, pero el pobre pequeñito huyó a esconderse bajo el ala de su madre para estar seguro. Yo también. Yo  he estado en la angustia, la tristeza, el dolor; mis huesos se dislocaron, la médula de mis huesos se volvió amarga dentro de mí, mi carne estaba triturada! Yo volví la mirada a mi Padre, y él me miró y su mirada me sanó, la médula de mis huesos que estaba amarga se ha vuelto dulce como el azúcar, mis huesos se fortalecieron y volvieron a ser como si yo tuviera quince años; mi carne y todo mi ser exultó de alegría”.
“Corrí hacia mi Padre y mi Rey, y mi Rey vino también hacia mí, y yo estaba como el pollito bajo el ala de su madre. Y yo miré a mis enemigos a través de las plumas de las alas de mi Padre y mi Rey sin temer nada, yo estaba a salvo. Yo entré con el Rey y salí con el Rey. Y mis enemigos, al verme, se sorprendieron y dijeron: "No, no es ella, sino otra...
Y, sin embargo, sí, era yo, soy yo, porque el Altísimo me tomó bajo las alas de su protección. Y yo entré con el Rey. Y, al verme, mis enemigos fueron atrapados y las rodillas se les doblaban y ellos cayeron y yo caminé sobre sus cabezas... "
( Vida Maravillosa).

Mariam es esta criatura tan pequeña, esa "pequeña nada", esta fragilidad que canta « el himno de su existencia» (Laudato Si’ capítulo 2, IV, 85) en el sol de la primavera, del verano, del otoño, del invierno. Su vida fue una canción, su persona el instrumento del Señor, su lira.

El Salmo 72 (71), de Salomón resuena en nuestro corazón así como resonaba en ella, desde su más tierna infancia en las celebraciones de la iglesia melquita.

Traigan los montes paz al pueblo, y justicia los collados.
El hará justicia a los humildes del pueblo,
salvará a los hijos de los pobres, y aplastará al opresor.
Durará tanto como el sol, como la luna de edad en edad;
caerá como la lluvia en el retoño,
como el rocío que humedece la tierra.
En sus días florecerá la justicia,
y dilatada paz hasta que no haya luna;
dominará de mar a mar,
desde el Río hasta los confines de la tierra.
Porque él librará al pobre suplicante,
al desdichado y al que nadie ampara;
se apiadará del débil y del pobre, el alma de los pobres salvará.
De la opresión, de la violencia, rescatará su alma,
su sangre será preciosa ante sus ojos;
(y mientras viva se le dará el oro de Sabá).
Sin cesar se rogará por él, todo el día se le bendecirá.
Habrá en la tierra abundancia de trigo,
en la cima de los montes ondeará como el Líbano
al despertar sus frutos y sus flores, como la hierba de la tierra.
¡Sea su nombre bendito para siempre, que dure tanto como el sol! 
¡En él se bendigan todas las familias de la tierra,
dichoso le llamen todas las naciones!
¡Bendito sea el Señor , Dios de Israel, el único que hace maravillas!

(Salmo 72 (71), 3-7, 12-18)

Un sacerdote montañés fallecido le gustaba decir que el verdadero escudo humano era lo que estaba detrás del escudo, es decir el corazón. De él surgen la ternura y la compasión, especialmente por el ser vivo que la angustia aflige, y no de la razón, que sólo nos trae esquemas vacíos. Nuestro Santo Padre en su Encíclica sobre el cuidado de la casa común, junto con Mariam y el salmista, no nos susurran otra cosa.

Farah MEBARKI


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