Mariam, petit rien...

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Mariam Baouardy naît le 5 janvier 1846, à Ibillin, petit village de Galilée, à mi-chemin entre Nazareth et Haïfa, dans une famille de rite greco-catholique.

Ses parents ne parvenaient pas à mettre au monde d’enfant qui survive : l’un après l’autre, douze garçons étaient morts tout petits. Dans leur profonde douleur et confiance en Dieu, ils avaient alors décidé de faire le pèlerinage à Bethléem pour aller prier à la crèche et demander la grâce d’une fille. C’est ainsi que Mariam était venu au jour, puis un frère, Boulos, l’année suivante.
 
Mariam n’a pas encore 3 ans lorsque son père meurt en la confiant à St Joseph, puis sa mère quelques jours plus tard. Boulos est alors adoptée par une tante et Mariam par un oncle de condition aisée.

De ses années d’enfance en Galilée, il lui restera tout à la fois l’émerveillement devant la beauté de la Création, la lumière, les paysages où tout lui parle de Dieu et le sentiment très fort que "tout passe".
Une expérience d’enfant est décisive pour sa vie à venir: elle joue avec deux petits oiseaux et veut leur faire prendre un bain… mais ceux-ci n’y résistent pas et meurent entre ses mains. Toute triste, elle entend alors intérieurement cette parole: "Vois, c’est ainsi que tout passe; mais si tu veux me donner ton cœur, je te resterai toujours".
A 8 ans elle fait sa première communion. Peu après son oncle part pour Alexandrie avec toute la famille.

En Egypte: Alexandrie et le martyre

Mariam a 12 ans quand elle apprend que son oncle veut la marier. Décidée à se donner tout entière au Seigneur elle refuse. Tentative de persuasion, menaces, humiliations et mauvais traitements ne peuvent entamer sa résolution. Au bout de trois mois elle va trouver un ancien serviteur de la maison pour envoyer une lettre à son frère resté en Galilée afin qu’il vienne l’aider. Entendant le récit de ses souffrances, le serviteur qui est musulman l’exhorte à quitter les chrétiens et à embrasser sa religion. Mariam refuse. En colère, l’homme tire son cimeterre et lui tranche la gorge, puis l’abandonne dans une ruelle sombre. C’était le 8 septembre.

Mais son temps n’était pas encore venu, et elle se réveille dans une grotte, auprès d’une jeune femme qui ressemblait à une religieuse. Durant 4 semaines, celle-ci la soigne, la nourrit, l’instruit. Puis lorsqu’elle est guérit, celle qu’elle dira plus tard être la Vierge Marie elle-même l’emmène dans une église, et la quitte.

De ce jour, elle ira de ville en ville (Alexandrie, Jérusalem, Beyrouth, Marseille…), comme servante, choisissant de préférence des familles pauvres, les aidant, partant dès qu’elle se trouve trop honorée.

Mais elle va devenir aussi de façon toute particulière témoin de cet "univers invisible" auquel nous croyons sans le voir, et qu’elle a expérimenté de façon si forte.

A Marseille, les Soeurs de Saint Joseph

En 1865 elle se trouve à Marseille. Elle est mise en contact avec les Sœurs de St Joseph de l’Apparition. Elle a 19 ans et n’en paraît que 12 ou 13 ; elle parle mal le français, est de petite santé, mais elle est accueillie au noviciat, et sa joie est grande de pouvoir ainsi se donner au Seigneur. Toujours prête pour les travaux les plus fatigants, elle passe la plus grande partie de son temps à la lessive ou à la cuisine. Mais deux jours par semaines elle revit la Passion de Jésus, reçoit les stigmates (que, dans sa simplicité elle croit être une maladie), et toutes sortes de grâces extraordinaires commencent à se manifester. Certaines sœurs en sont bien déconcertées, et au bout de 2 ans de noviciat, elle n’est pas admise à s’engager dans la congrégation. C’est alors qu’un concours de circonstances l’oriente vers le Carmel de Pau.

Le Carmel de Pau

Elle y est reçue en juin 1867 et y trouvera toujours amour et compréhension au milieu de toutes les épreuves qu’elle aura à traverser. Pour le moment, là voici de nouveau au noviciat, où elle reçoit le nom de Sr Marie de Jésus Crucifié. Elle insiste pour être sœur converse, se trouvant toujours plus à l’aise dans le service des autres, et ayant du mal à lire pour réciter l’Office divin. Sa simplicité, sa générosité lui conquièrent les cœurs. Et ses paroles au sortir d’une extase sont le fruit de sa vie : "Où est la charité, Dieu est aussi. Si vous pensez à faire le bien pour votre frère, Dieu pensera à vous. Si vous faites un trou pour votre frère, vous y tomberez; il sera pour vous. Mais, si vous faites un ciel pour votre frère, il sera pour vous"…

Don de prophétie, attaques du démon ou extases… parmi toutes les grâces divines dont elle est comblée, il y a celle, très forte, de son néant en face de Dieu, et lorsqu’elle parle d’elle-même en s’appelant "le petit rien", c’est vraiment l’expression profonde de son être. C’est ce qui lui fait pénétrer l’insondable profondeur de la miséricorde divine où elle trouve sa joie et ses délices, sa vie… " L’humilité est heureuse d’être un rien, elle ne s’attache à rien, elle ne se fatigue jamais du rien. Elle est contente, heureuse, partout heureuse, satisfaite de tout… Bienheureux les petits !". Là est la source de son abandon au cœur des grâces les plus étranges comme au cœur des événements humais les plus déconcertants.

La fondation du Carmel de Mangalore en Inde

Au bout de 3 ans, en 1870, elle part avec un petit groupe fonder le premier monastère de carmélites en Inde, à Mangalore. Le voyage en bateau jusque-là est déjà toute une aventure, et trois sœurs meurent avant d’arriver. Mais du renfort est envoyé et, fin 1870, on peut inaugurer la vie cloîtrée. Ses expériences extraordinaires continuent sans l’empêcher pour autant d’affronter les travaux les plus lourds et les troubles toujours liés à une nouvelle fondation. Durant ses extases, tantôt on la voyait avec un visage rayonnant à la cuisine ou ailleurs ; tantôt elle participait en esprit à ce qui se passait dans l’Église comme au moment des persécutions en Chine par exemple ; tantôt le démon semblait prendre possession d’elle, mais pour l’extérieur seulement, lui faisant vivre de terribles tourments et combats. Bien des incompréhensions commencèrent alors à se produire autour d’elle, mettant même en doute l’authenticité de ce qu’elle vivait. Elle put encore émettre ses vœux au terme de son noviciat le 21 novembre 1871, mais les tensions créées dans son entourage finirent par provoquer son renvoi au Carmel de Pau en 1872.

Retour à Pau

Là elle retrouve sa vie simple de converse au milieu de l’affection de ses sœurs, et son âme se dilate. Lors de certaines extases elle, qui est presque illettrée, improvise dans l’élan de sa reconnaissance envers Dieu des poésies d’une grande beauté, pleines de fraîcheur et d’un charme tout oriental, où la création entière chante son Créateur ; ou bien en un clin d’œil la voici attirée au sommet d’un arbre, sur une branche qui ne supporterait pas même un oiseau, par l’élan de son âme vers le Seigneur... " Tout le monde dort. Et Dieu, si rempli de bonté, si grand, si digne de louanges, on l’oublie!…Personne ne pense à lui!… Vois, la nature le loue; le ciel, les étoiles, les arbres, les herbes, tout le loue; et l’homme, qui connaît ses bienfaits, qui devrait les louer, il dort!… Allons, allons réveiller l’univers ! "

Nombreux aussi sont ceux qui viennent chercher auprès d’elle réconfort, conseils, prières, et qui repartent éclairés, fortifiés par sa rencontre.

La fondation du Carmel de Bethléem

Peu après son retour de Mangalore, elle commence à parler de la fondation d’un Carmel à Bethléem. Les obstacles sont nombreux, mais se lèvent progressivement, et parfois contre toute attente. Enfin l’autorisation est donnée par Rome, et le 20 août 1875 un petit groupe de carmélites s’embarque pour cette aventure. Le Seigneur lui-même guide Mariam pour le lieu et la construction. Comme elle est seule à parler l’arabe, elle est plus particulièrement chargée de suivre les travaux, "plongée dans le sable et la chaux". La communauté peut venir habiter les lieux dès le 21 novembre 1876, pendant que certains travaux se poursuivent.

Elle se préoccupe aussi de la fondation d’un Carmel à Nazareth, et s’y rend pour l’acquisition d’un terrain en août 1878. C’est au cours de ce voyage que lui est révélé le lieu d’Emmaüs, qu’elle fait acheter par Berthe Dartigaux pour le Carmel.

De retour à Bethléem, elle reprend la surveillance des travaux sous une chaleur étouffante. En portant à boire aux ouvriers, elle tombe dans un escalier et se brise un bras. La gangrène va s’y mettre très rapidement et elle meurt en quelques jours, le 26 août 1878, à 32 ans.

Elle fut béatifiée le 13 novembre 1983 par le pape Jean Paul II. Nous espérons la canonisation prochaine.


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ENGLISH

Mariam, little nothing

Mariam Baouardy was born on 5 January 1846 in Ibillin, a small village of Galilee, between Nazareth and Haifa, in a Greek-Melkite Catholic family. 

Before Mariam’s birth, her parents had seen twelve children die in infancy. In their deep sadness and confident in God, they had decided to make a pilgrimage to Bethlehem to pray at the manger and to ask for the grace of a daughter. Finally Mariam was born and one year later her brother Boulos arrived.
But Mariam was not three years old when her father died, entrusting her to the care of St Joseph, then her mother a few days later. An aunt adopted Boulos and a rich uncle Mariam.

From her early years in Galilee, she remembered at once the wonder of the beauty of Creation, light and landscape, which spoke to her about God, and the strong sentiment that all things pass.

One childhood experience was decisive for her future life: she was playing with two little birds and she wanted to bath them… but they didn’t survive and died in her hand. She was very sad but she heard these words in her heart: “See all things pass, but if you would like to give me your heart, I will stay with you for ever.”

Mariam made her first Holy Communion at the age of 8. A little later, her uncle left for Alexandria with all the family.

In Egypt: Alexandria and the martyr
Mariam was 12 years old when she learnt that her uncle wished her to marry. Having already decided to give herself entirely to the Lord, she refused. Persuasions, threats, humiliations, ill treatment, nothing could change her mind. Three months later she went to an old servant of the family to send a letter to her brother, who was in Galilee, to get his help. When the servant, who was a Muslim, learned about her suffering, he advised her to give up her religion and convert. Mariam refused, so he angrily pulled out his sword and cut Mariam’s throat and then threw her into a little dark street. It was 8 September.

But Mariam’s time had not yet come. She woke up in a grotto. A young woman, who seemed to be a nun, took care of her, fed her and taught her for 4 weeks. When Mariam was healed, the young woman (later Mariam said that she was the Virgin Mary) led her to a church and left her.

From that day Mariam would go from one town to another (Alexandria, Jerusalem, Beirut, Marseille), working as a domestic servant. She preferred the poor families, to help them, leaving them when she felt she was too honoured.

But she will become also the witness of this invisible world in which we believe without seeing it, and that she experienced so strongly in this way.

In Marseille: Sisters of Saint Joseph

In 1865 she was in Marseille where she met the sisters of St Joseph of the Apparition. Although she was 19 years old, she looked only 12 or 13; she spoke very bad French and her health was also bad. But she was accepted into the noviciate and was very happy that she could finally give herself fully to the Lord. Always working hard, she spent most of her time in the kitchen or the laundry. But she relived two days a week the Passion of Jesus. She received the stigmata (but she was so simple that she believed that was an illness), and all kinds of extraordinary graces began to appear. Some sisters were quite disconcerted, and at the end of the two years of noviciate she was not admitted into the congregation. Eventually, she found her way to the Carmel of Pau, in south western France.

The Carmel of Pau

Mariam joined the Carmel of Pau in June 1867 and here she always found the love and understanding to sustain her in her sufferings. As a novice, she received the name of Sister Mary of Jesus Crucified. She asked to become a lay sister, because she wanted to serve others and also she had difficulties in reading the Divine Office. Her simplicity and generosity won the heart of her sisters. Her words, when she came out of an ecstasy, are the fruit of her life: “Where is charity, there also is God. If you think to do good for your brother, God will think of you. If you make a hole for your brother, you will fall into it, it will be for you. But if you make heaven for your brother, it will be for you.”


The gift of prophecy, the attacks of the Devil or ecstasies… among all the many divine graces that she received there is, very deeply, the knowledge of her nothingness in front of God: when she called herself “the little nothing” it was really a profound expression of her being. That allowed her to penetrate the unreachable depth of divine mercy where she found her joy, her delight and life. “Humility is happy being nothing, she is not attached to anything, and she is never tired of nothing. She is glad, happy, always happy, satisfied in everything… Blessed are those who are small!” Here lies the source of her abandon among the most strange graces and the most disconcerting human circumstances.

The foundation of the Carmel of Mangalore (India)

Three years later, in 1870, she left with a small group to found the first Carmelite monastery in India, at Mangalore. The journey on the ship was an adventure and three nuns died before arriving. But other sisters were sent and at the end of 1870 the monastic life could began. The extraordinary experiences of Mariam continued without stopping her for the hard work and the troubles inherent to a new foundation. During her ecstasies, the sisters sometimes could see her in the kitchen or other places with a radiant face; sometimes she took part in spirit in the events of Church, for example persecutions in China; and sometime she seemed to be possessed by the Devil, but only exteriorly, causing her to live terrible torments and fights. That was the beginning of many misunderstandings in her community, and some of the sisters doubted the authenticity of her life. Nonetheless, at the end of her noviciate she made her vows on 21 November 1871; but the tensions within her finally made her return to Pau in 1872.

She returns to Pau

Back in France, Mariam took again her simple life of laysister, surrounded by the love of her sisters, and her soul was fulfilled. During some of her ecstasies, despite her illiteracy, but with the fervour of her gratitude towards God, she improvised poems of very great beauty, full of oriental delight and charm, in which the entire creation sings to his Creator. At other times, she was suddenly drawn to the top of a tree, upon a branch that could not support even a little bird, by the impetus soul towards the Lord. “Everyone is sleeping. And God so full of bounty, so great, so praiseworthy, is forgotten. No one thinks of Him. See, the whole nature praises him, the heavens, the stars, the threes, the grass, all things praise him; and man who knows his kindness, who should praiseHim, he sleeps. Let us go, let us go and wake the universe.”

Many people went to her forcomfort, advice, prayers, returning enlightened and fortified from their meetings.

The foundation of the Carmel of Bethlehem

A short time after returning from Mangalore she began to speak about the foundation of a Carmel in Bethlehem. There were many obstacles but gradually they all disappeared, sometimes against all hope. Finally Rome gave permission and on 20 August 1875 a little group of Nuns set out on this adventure. The Lord guided Mariam in choosing the location and the design of the buildings. As the only Arabic speaker among the sisters, she oversaw the works “diving into the sand and the lime.” The community began to live in the convent from 21 November 1876, as some works continued.

She also prepared for the foundation of a Carmel in Nazareth. She went there to buy a site in August 1878. During this journey she had a vision of the location of Emmaus, which was then purchased for the Carmel by Berthe Dartigaux.

Upon returning to Bethlehem she watched over the works; the heat was very tiring. She fell down in the stairs and broke an arm while bringing drinks to the workers. Gangrene quickly set in and Mariam died a few days later, on 26 August 1878, aged just 32 years.

She was beatified by Pope John Paul II on 13 November 1983. We wait for her canonization this year 2015

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 ITALIANO

Mariam la "piccola" araba

Galilea: L'infanzia
Maria Baouardy nasce il 5 gennaio 1846, a Ibillin, piccolo villaggio della Galilea, a metà strada tra Nazareth e Haifa, in una famiglia di rito greco-cattolico. I suoi genitori ebbero dodici figli che morirono in tenera età. Nel loro profondo dolore e con la fiducia in Dio, decisero allora di fare un pellegrinaggio a Betlemme per pregare davanti alla Grotta e domandare la grazia di un figlio. Nacque Maria. E l’anno seguente nacque Boulos (Paolo).

Maria non ha ancora 3 anni quando in pochi giorni muoiono il padre, che la affida a San Giuseppe, e pure la madre. Suo fratello Boulos (Paolo) è adottato da una zia e Maria invece da uno zio, economicamente agiato.
Dei suoi anni infantili in Galilea, Maria conserverà lo stupore per la bellezza della Creazione, la luce, i paesaggi in cui tutto le parla di Dio, e il sentimento molto forte che “tutto passa”.

Del periodo infantile è da ricordare un episodio destinato a incidere sulla sua vita.
Mentre  gioca con due uccellini, decide di far loro un bagno. Essi non resistono e muoiono tra le sue mani. Triste per l’accaduto, Maria, ispirata, dice a Gesù: “Vedi, è così che tutto passa; ma se vuoi donarmi il tuo cuore, io sarò con te per sempre”.
A 8 anni riceve la prima comunione. Poco dopo suo zio si trasferisce ad Alessandria d’Egitto con tutta la famiglia.

In Egitto: Alessandria e il martirio
Maria ha 12 anni quando viene a sapere che suo zio vuole maritarla. Decisa di donarsi interamente al Signore, rifiuta. Tentativi di persuasione, minacce, umiliazioni e cattivi trattamenti non servono a farle cambiare idea. Tre mesi dopo va a trovare un vecchio servo della famiglia per inviare una lettera al fratello rimasto in Galilea, per chiedergli aiuto. Ascoltando il racconto delle sue sofferenze, il servitore, musulmano, la esorta ad abbandonare il cristianesimo per abbracciare l’Islam. Maria rifiuta. Inviperito, l’uomo sguaina la scimitarra e le taglia la gola, poi l'abbandona in una stradina tutta buia. È l’8 settembre.

Ma non era ancora venuta la sua ora. Maria si risveglia in una grotta, con accanto una giovane donna con le  sembianze di una religiosa. Per quattro settimane, la donna la cura, la nutre e la istruisce. Quando Maria è guarita, la giovane sconosciuta la conduce in una chiesa e scompare

Maria, più avanti nel tempo, riconoscerà in lei la Vergine Maria.
Da quel giorno, Maria passa di città in città (Alessandria, Gerusalemme, Beirut, Marsiglia…) come domestica, dando la preferenza nelle sue scelte alle famiglie povere, aiutandole e lasciandole quando si sente troppo onorata. Diventa, in una dimensione del tutto particolare, testimone di quel “mondo invisibile”, nel quale crediamo pur senza vederlo, e che Maria ha sperimentato in una misura rilevante.

A Marsiglia: Le Suore di San Giuseppe

Nel 1865 è a Marsiglia. Viene messa in contatto con le Suore di San Giuseppe dell'Apparizione. Ha 19 anni, ma non ne dimostra più di 12 o 13. Parla male il francese ed è di salute cagionevole, ma viene accolta nel noviziato. La possibilità di donarsi al Signore le procura una grande gioia. Sempre disponibile ad accollarsi i lavori più faticosi, passa la maggior parte del suo tempo in lavanderia o in cucina.

Vive fenomeni mistici molto particolari. Due giorni alla settimana, infatti, rivive la Passione di Gesù. Riceve le stigmate, che nella sua semplicità considera una malattia. Cominciano a manifestarsi in lei grazie straordinarie di vario genere. Alcune suore ne sono sconcertate e al termine dei due anni di noviziato, non viene accettata nella congregazione. È in quel momento che una serie di circostanze, la orientano verso il Carmelo di Pau. 

Il Carmelo di Pau
Nel giugno 1867 entra nel Carmelo di Pau, dove troverà sempre amore e comprensione in mezzo a tutte le prove che dovrà superare. Per il momento, eccola di nuovo in noviziato, con il nome di Suor Maria di Gesù Crocifisso. Insiste per essere suora conversa, poiché si trova più a suo agio nel servizio degli altri e perché fa fatica a leggere nella recita dell’Ufficio divino.

La sua semplicità e la sua generosità conquistano i cuori.
Le parole che pronuncia dopo essere stata in estasi, sono il frutto della sua vita: “Dove c’è la carità, lì c’è anche Dio. Se vi preoccupate di fare del bene ai fratelli, Dio si preoccuperà di voi. Se scavate una fossa per il vostro fratello, finirete per cadervi; come se fosse destinata a voi. Ma, se preparate un cielo per il vostro fratello, sarà destinato a voi…”.

Dono della profezia, estasi o attacchi del demonio, tutto le serve, con la grazia di Dio, a sentirsi una nullità di fronte al Signore. Lei stessa si definisce “il piccolo nulla”, ed esprime così ciò che sente nel profondo del suo essere. È questo che le permette di penetrare nell’insondabile profondità della misericordia divina in cui trova la sua gioia, le sue delizie, la sua vita…

“L’umiltà è felice di essere un niente, non si attacca a niente, non si stanca mai di niente. È contenta, felice, ovunque felice, soddisfatta di tutto….Beati i piccoli!”.
L’umiltà è la fonte del suo abbandono sia alla grazie più straordinarie che agli avvenimenti umani più sconcertanti.


La fondazione del Carmelo di Mangalore in India
Dopo tre anni, nel 1870, parte con un piccolo gruppo di suore per andare a fondare il primo monastero di carmelitane in India, a Mangalore. Il viaggio si trasforma in un’avventura e tre suore muoiono prima di arrivare alla meta. A sostegno delle sopravvissute, vengono mandate altre suore e alla fine del 1870 la vita claustrale può iniziare. Le esperienze straordinarie di Maria continuano, ma, come sempre, non le impediscono di affrontare i lavori più pesanti e le difficoltà inevitabili per una nuova fondazione.
Durante le sue estasi, a volte viene vista con un volto luminoso in cucina e altrove. A volte partecipa in spirito a quanto succede nella Chiesa, per esempio alle persecuzioni in atto in Cina. A volte sembra che satana prenda possesso di lei, almeno esteriormente, trascinandola in lotte e terribili tormenti.

Intorno a lei incominciano a nascere incomprensioni che mettono in dubbio l’autenticità di ciò che sperimenta. Riesce a emettere i voti al termine del noviziato il 21 novembre 1871, ma le crescenti tensioni, alla fine inducono i superiori a rinviarla al Carmelo di Pau.
  
Ritorno a Pau
A Pau Maria riprende la vita semplice di conversa circondata dall’affetto delle consorelle e il suo cuore si dilata. Nel corso di certe estasi lei, che è praticamente illetterata, improvvisa nello slancio della sua riconoscenza verso Dio, dei componimenti poetici di grande bellezza, ricchi di freschezza e di un fascino tipicamente orientale, in cui la creazione intera canta il suo Creatore. In alcuni momenti, attirata com'è dallo slancio della sua anima verso il Signore, é possibile vederla sulla cima di un albero che non sosterrebbe nemmeno un uccellino… “Tutti dormono. E  si dimentica Dio, colmo di bontà, grande e degno di lode. Nessuno pensa a Lui!...La natura lo loda; il cielo, le stelle, gli alberi, le erbe, tutto lo loda; e l’uomo, che gode dei suoi benefici, che dovrebbe cantarli, dorme!...Su, andiamo, andiamo a svegliare l’universo!”.

Molti la cercano per chiederle conforto, consigli, preghiere e, dopo averla incontrata, ripartono illuminati e fortificati.

La fondazione del Carmelo di Betlemme
Poco dopo il suo ritorno da Mangalore, incomincia a parlare della fondazione di un Carmelo a Betlemme. Gli ostacoli sono numerosi, ma vengono rimossi progressivamente, e a volte oltre le attese. Da Roma arriva l’autorizzazione e il 20 agosto 1875 un piccolo gruppo di carmelitane s’imbarca per la nuova avventura. È il Signore stesso che guida Maria nella scelta del luogo e della costruzione. Siccome è l’unica che parla l’arabo, è impegnata nella sorveglianza dei lavori, “immersa nella sabbia e nella calce”. La comunità può prendere possesso della nuova costruzione dal 21 novembre 1876, anche se l’opera non è ancora completata.

Maria si occupa anche della fondazione di un Carmelo a Nazareth, e vi si reca nell’agosto del 1878 per l’acquisto di un terreno. È nel corso di questo viaggio che scopre il luogo di Emmaus e lo fa acquistare da Berthe Dartiguax per il Carmelo.

Tornata a Betlemme, riprende il suo impegno di sorveglianza dei lavori in mezzo a un caldo soffocante. Mentre porta da bere agli operai, cade da una scala e si rompe un braccio. La cancrena si sviluppa rapidamente e nel giro di pochi giorni Maria muore, il 26 agosto 1878, a 32 anni.
È stata beatificata il 13 novembre 1983 dal papa Giovanni Paolo II. Speriamo la sua canonizzazione.
 

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ESPAÑOL

Mariam, la pequeña nada

Galilea: la infancia
  

Mariam Baouardy nació el 5 de enero de 1846, en Ibillin, una pequeña aldea de Galilea, a mitad de camino entre Nazareth y Haifa, en una familia de rito greco-católico. Sus padres no lograban traer al mundo un hijo que sobreviviese: doce niños les murieron uno después de otro, siendo todos ellos muy pequeños. En su profundo dolor y confianza en Dios, decidieron entonces hacer una peregrinación a Belén para  ir a rogar ante el Pesebre y pedir la gracia de una hija. Es así como Mariam vino al mundo. Y luego de ella, el siguiente año, su hermano Boulos.

Pero Mariam no tenía aún 3 años cuando su padre muere confiándola a la fiel custodia de san José. Algunos días más tarde muere su madre. Es así que Boulos es adoptado por una tía y Mariam por un tío de buena condición.

De sus años de infancia en Galilea, le quedará, a la vez, ese maravillarse delante de la belleza de la Creación, de la luz, de los paisajes dónde todo le habla de Dios y del sentimiento, muy fuerte, de que “todo pasa”.

Una experiencia de niña es decisiva para su vida futura: juega con dos pequeños pajarillos y quiere hacerlos tomar un baño… pero estos no resisten y mueren entre sus manos. Toda triste, siente entonces interiormente estas palabras: "¿Ves?, es así que todo pasa; pero si quieres darme tu corazón, yo me quedaré siempre contigo”.

A los 8 años hace su primera comunión. Poco después su tío parte para Alejandría con toda la familia. 

En Egipto: Alejandría y el martirio
  

Mariam tiene 12 años cuando se entera que su tío quiere casarla. Decidida a darse totalmente a Dios, ella rechaza la proposición. Tratan de persuadirla… la amenazan. Ni las humillaciones, ni los malos tratos pueden cambiar su resolución. Después de tres meses, ella encuentra a un viejo criado de la casa para mandar una carta a su hermano que se había quedado en Galilea para que venga a ayudarla. Escuchando la narración de sus sufrimientos, el criado que era musulmán la exhorta a dejar a los cristianos y a abrasar su religión. Mariam rechaza. Encolerizado, el hombre saca su cimitarra y le corta la garganta, abandonándola luego en una callejuela oscura. Era el 8 de septiembre.

Pero su hora no había llegado todavía, y ella se despierta en una gruta, cerca de una joven mujer que se parecía a una religiosa. Durante cuatro semanas, esta señora la cuida, la nutre, la instruye. Después de lo cual, al estar ya curada, aquella que más tarde dirá que es la Virgen María, la lleva a una iglesia y allí la deja.

Desde ese día, Mariam irá de ciudad en ciudad (Alejandría, Jerusalén, Beirut, Marsella…), como doméstica, eligiendo preferentemente las familias pobres, ayudándolas, pero dejándolas en cuanto se encuentra demasiado honrada.
Así ella llegará a ser de manera del todo particular, testigo de ese “universo invisible”. Ese universo que nosotros creemos sin verlo, y que ella ha experimentado de una manera muy fuerte.    

En Marsella: las Hermanas de San José
  
En el 1865 Mariam se encuentra en Marsella. Entra en contacto con las Hermanas de San José de la Aparición. Tiene 19 años, pero sólo parece de 12 o 13. Habla mal el francés y posee una salud frágil… de todos modos es admitida al noviciado, y su alegría es enorme por poder entregarse de este modo a Dios. Siempre dispuesta para los trabajos más pesados, ella pasa la mayor parte de su tiempo lavando o en la cocina… pero junto a dicha vida ordinaria, dos días por semanas revive la Pasión de Jesús, recibe los estigmas (que en su sencillez cree ser una enfermedad) y comienzan a manifestarse toda clase de gracias extraordinarias. Algunas hermanas quedan desconcertadas de ello, y al final de 2 años de noviciado, no es admitida a continuar en la Congregación. Es así que un conjunto de circunstancias la orientan hacia el Carmelo de Pau.

El Carmelo de Pau

Es recibida en junio de 1867. Allí, en medio de todas las pruebas que tendrá a atravesar, siempre encontrará amor y comprensión. Al ser una nueva Congregación, ingresa de nuevo al noviciado, dónde recibe el nombre de Hermana María de Jesús Crucificado. Insiste en ser admitida como ‘hermana conversa’, ya que se encontraba más a gusto en el servicio de los otros, teniendo por otro lado un gran problema para leer lo que conllevaba una gran dificultad para recitar convenientemente el Oficio divino.

Su sencillez y su generosidad conquistan los corazones de todos. Y sus palabras dichas después de un éxtasis son el fruto de su vida: "Dónde está la caridad allí también está Dios. Si pensáis en hacer el bien a vuestro hermano, Dios pensará en vosotros. Si hacéis un pozo para vuestro hermano, caeréis en él; el pozo será para vosotros. Pero, si hacéis un cielo para vuestro hermano, ese cielo será para vosotros…”.

Don de profecía, ataques del demonio o éxtasis… entre todas las gracias divinas de las cuales está colmada, está aquella de saberse, de manera muy intensa, ser ‘nada’ frente a Dios, y cuando habla de ella misma se llama "la pequeña nada", es realmente la expresión profunda de su ser. Es lo que le hace penetrar la insondable profundidad de la misericordia divina dónde encuentra su alegría y sus delicias, su vida… “La humildad es feliz de ser nada, ella no se apega a nada, ella no se cansa nunca de nada. ¡Está contenta, es feliz, dondequiera que esté es feliz, está satisfecha con todo… Felices los pequeños!”.

Allí está la fuente de su abandono al corazón de las gracias más extrañas y al corazón de los acontecimientos humanos más desconcertantes.  

La fundación del Carmelo de Mangalor en India
 
Al fin de 3 años, en el 1870, parte con un pequeño grupo para fundar el primer monasterio de carmelitas en la India, en Mangalor. El viaje en barco hasta allí es ya toda una aventura… tres religiosas mueren antes de llegar. De todos modos, son enviados refuerzos, y a finales de 1870 se puede inaugurar la vida claustral. Sus experiencias extraordinarias continúan sin impedirle ello el afrontar los trabajos más pesados y las agitaciones que vienen siempre anejas a una nueva fundación. Durante sus éxtasis, bien se la veía a veces resplandeciente su rostro en la cocina o en otro lugar, bien participando  en espíritu de lo que ocurría en la iglesia al momento de las persecuciones en China; bien sea que a veces el demonio parecía tomar posesión de ella, en lo exterior de su cuerpo, haciéndole vivir terribles tormentos y combates. De todos modos, las incomprensiones empezaron entonces a producirse alrededor de ella, llegando a dudar de la autenticidad de lo que ella vivía. Sin embargo pudo emitir sus votos al final de su noviciado el 21 de noviembre de 1871, pero las tensiones creadas en su entorno acabaron por provocar su regreso al Carmelo de Pau en el 1872.

El regreso a Pau

En aquel lugar halla su vida de simple ‘hermana conversa’ en medio del cariño de sus hermanas de religión, y su alma se dilata. Durante ciertos éxtasis ella, que es casi analfabeta, profiere repentinamente en la exultación de su gratitud hacia Dios poesías de una gran belleza, llenas de frescor y de un atractivo todo oriental, donde la creación entera canta a su Creador… o bien, enardecida por la aspiración de su alma hacia Dios, se la verá elevarse hacia la cima de un árbol milagrosamente sobre una rama que no soportaría ni siquiera un ave… “Todos duermen. Y Dios, tan lleno de bondad, tan grande, tan digno de alabanzas, ¡es olvidado!… ¡Nadie piensa en Él!… Veo, que la naturaleza lo alaba; el cielo, las estrellas, los árboles, las hierbas, todo lo alaba; ¡y el hombre, que conoce sus beneficios, que debería alabarlo, duerme!… ¡Vamos, vamos a despertar el universo!”

Numerosos también son los que vienen a buscar cerca de ella consuelo, consejos, ruegos, y que parten de su lado iluminados y fortificados por su encuentro.

La fundación del Carmelo de Belén

Poco después de su regreso de Mangalor, comienza a hablar de la fundación de un Carmelo en Belén. Los obstáculos son numerosos, pero se disipan progresivamente, incluso de manera inesperada. Por fin la autorización es dada por Roma y el 20 de agosto de 1875 un pequeño grupo de carmelitas se embarca para esta aventura. El Señor mismo guía a Mariam hacia el lugar y la construcción. Puesto que es la única que habla árabe, ella se encarga particularmente de seguir los trabajos, “inmersa en la arena y en la cal”. La comunidad puede venir a habitar los lugares preparados desde el 21 de noviembre de 1876, mientras que ciertos trabajos continúan.

Se preocupa también por la fundación de un Carmelo en Nazareth, viajando allí y logrando que se compre un terreno en agosto de 1878 para dicho fin. Durante este viaje le es revelado por Dios el lugar de Emaús. Ella lo hace comprar a Berthe Dartigaux para el Carmelo.

De vuelta en Belén, retoma la vigilancia de los trabajos bajo un calor sofocante. Llevando de beber a los obreros, Mariam cae de una escalera y se parte un brazo… La gangrena va afectarle muy velozmente y muere algunos días después del suceso, el 26 de agosto de 1878, a los 32 años.

Ella fue beatificada el 13 de noviembre 1983 por el Papa Juan Pablo II. Esperamos su pronta canonización.






 




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